J’avais adoré comme beaucoup de gens le Spider-Man : New generation de 2018, c’était un film d’animation très différent de ce qu’on avait vu avant chez Marvel, dans le fond comme dans la forme. On entrait vraiment dans le multivers avec le support de l’animation et de tous les styles d’animation qui existent, c’est à dire un truc vraiment infini, avec un propos décoiffant, une histoire complexe et passionnante, et des personnages très attachants. C’était aussi un Spider-Man non blanc avec l’adorable Miles Morales, et ça fonctionne tellement trop trop bien, en plus de fournir un super héros pour lequel beaucoup d’enfants ont dû se réjouir de s’y identifier un peu plus, et qui me permettait moi aussi de m’y identifier avec plaisir.
Après ça donnait aussi un film à la patte très “djeun’s” avec une musique hip-hop très présente, une mise en scène très saccadée et des changements de multivers aussi dingue que dans Everything Everywhere All at Once. J’avoue que c’était parfois un peu trop rythmé et rapide pour mon vieil âge, mais vraiment l’histoire était tellement cool que ça le faisait, et la rencontre de tous les Spider-Man étaient des prémices géniales au film qu’on a vu ensuite.
Pour cette suite, j’étais très circonspect, mais j’espérais vraiment que le jeu en vaudrait la chandelle. Je n’ai pas été déçu, mais cette suite n’est pas sans maladresse. Ce qui fonctionne super bien, c’est encore ces personnages qu’on a bonheur à revoir, autant Miles que Gwen, et avec quelques nouveautés carrément jouissives dans les alternatifs. Jessica Drew notamment que j’ai terriblement aimé en Spider-Woman noire, motarde et enceinte tellement bad-ass qu’on a immédiatement envie d’être elle. (J’aime bien pouvoir m’identifier à des personnages proches de moi. ) Gamin j’étais très fan du costume de Spider-Woman des années 70-80 avec ses énormes yeux blancs/jaunes, et de la voir avec ce détail m’a fait un plaisir dingue (oui je sais, je suis un incorrigible geek, que voulez-vous ? ). Il y a aussi le Spider-Man indien, Pavitr Prabhakar, qui est particulièrement drôle et bien vu. Bref, c’est très inventif et ils n’ont pas eu peur d’aller dans tous les sens.
Ce qui reste aussi très efficace ce sont les décors et la succession des styles d’animation pour chaque univers alternatif. C’est d’une beauté indescriptible, et artistiquement ça dépasse l’entendement pour un seul film. Après je trouve qu’on s’en lasse un chouïa, et qu’il faudra peut-être un peu limiter cela par la suite. Et avec Midjourney et consorts, c’est vrai qu’on sera de moins en moins épaté par ce genre de prouesses.
Mais j’ai encore eu un peu de mal avec la mise en scène et le montage ultra rythmé, parfois très “Promare”, qui est certes très dynamique et en tension, mais peut fatiguer un peu ou étrangement arriver à faire perdre l’attention. L’autre truc moyen c’est que c’est beaucoup trop long. On a trois parties distinctes avec une introduction sur Gwen, une sur Miles et ensuite l’histoire à proprement parler, et tout cela est développé à fond, un peu trop. La première partie est vraiment trop longue, la seconde c’était un peu moins le cas mais j’aurais fait quelques coupes, et ça donne un film de 2h20, c’est LONG !! Mais si encore c’était une vraie fin, ça l’aurait fait. Là ce n’est que la seconde partie, et ça se termine sur un vrai cliffhanger, ce qui est d’ailleurs un chouïa frustrant comme sensation (comme un âne, je l’ignorais).
Mais l’histoire, oh là là, c’est vachement vachement très bien. Alors je pardonne tout, et j’attends la suite avec une envie non dissimulée. Et quelques scènes d’action valent vraiment leur pesant de cacahouètes, donc que Marvel en prenne de la graine avec leurs films, même si en l’occurrence ils m’ont plutôt réconcilié sur le dernier opus.
Vu trois fois. Une expérience sensorielle incroyable avec une terrible envie de voir la conclusion. Je n’ai vraiment pas été déçu.