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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Ce qu’il faut pour être heureux

Cela faisait longtemps que je n’y avais pas pensé, mais j’y reviens toujours (ce matin sur les Internets, quelqu’un demandait quels étaient nos vers préférés). Pourtant ce ne sont pas les plus beaux vers, formellement ou poétiquement, de la langue française, mais ils ont une beauté intrinsèque pour moi dans leur signification même. J’ai cité ce poème dès 2003, et je l’ai découvert par le plus grand des hasards quand j’étais ado en colonie de vacances. On visitait une papèterie en Auvergne, c’était un moulin traditionnel qui produisait du papier avec des fleurs et des pétales incrustés. Et dans la boutique, j’ai découvert ce poème imprimé sur ce papier. Il m’a tout de suite tapé dans l’œil. Je l’ai rapporté à mes parents, mais en vrai c’était surtout pour moi. ^^

Poétiquement encore une fois, ce n’est vraiment pas ce qu’il y a de mieux, et leur portée pourrait même paraitre neuneu, mais non. Chaque ligne est vraie, est parfaite, est une évidence alors qu’on ne penserait jamais à citer tout cela. Cela reste très épicurien, mais ça me va bien.

Depuis un peu plus de trente ans, j’essaie de me dire que certains trucs vont être obsolètes, ou qu’il en faudrait ajouter de nouvelles lignes. Mais non, ce n’est pas encore ça. Pas encore en tout cas. Et puis c’est Voltaire merde !!!

Il faut penser ; sans quoi l’homme devient,
Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
Il faut aimer ; c’est ce qui nous soutient ;
Sans rien aimer il est triste d’être homme.

Il faut avoir douce société,
Des gens savants, instruits, sans suffisance,
Et de plaisirs grande variété,
Sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense.

Il faut avoir un ami, qu’en tout temps,
Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.

Il faut, le soir, un souper délectable
Où l’on soit libre, où l’on goûte à propos,
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
Et sans être ivre, il faut sortir de table.

Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre cœur adore,
Le caresser, s’endormir dans ses bras,
Et le matin, recommencer encore.

Voltaire (Ce qu’il faut pour être heureux)

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