Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.
J’ai toujours adoré les cartes, et pas que les anciennes, j’adorais les cartes IGN des départs en vacances de mon enfance, comme les détails de fous de la Carte de Cassini, qui donne un étonnant coup de rétroviseur dans l’urbanisme à l’époque Louis XIV, ou l’encore plus folle Table de Peutinger qui est (un fac-similé d’) une ancienne carte romaine qui établit les itinéraires de la Poste de l’époque (c’est complètement dingue de voir toutes les routes antiques très proches de celles d’aujourd’hui). Ou encore cette carte que j’ai photographiée au musée d’histoire de Nantes (dans la photo en figure de proue) qui montre une amusante vision médiévale des coins que je vous montre si souvent en photo, dans ma Bretagne sud-finistérienne.
Mais les cartes papier se raréfient, ou alors on s’en procure beaucoup plus aujourd’hui comme élément de décoration. On a par exemple dans notre maison en Bretagne une chouette carte d’état-major du 19ème de notre coin ou également une carte marine de la côte locale du SHOM (service hydrographique et océanographique de la Marine). Mais alors que les cartes sont numériques et omniprésentes, on trouve aussi des artistes fous dont c’est la passion et qui créent des cartes originales et totalement dessinées et encrées à la main comme Pablo Raison dont le travail me fascine et m’émerveille. Je vous conseille de visiter ses différentes présences sur les Internets. Il a créé notamment une carte de Bretagne qui est incroyable !!! On y voit Clohars-Carnoët avec une illustration du petit port de Doëlan.
Les cartes papier pourtant j’en ai utilisé une palanquée en voyage à droite et à gauche, et ce qui est top c’est qu’on peut aussi les conserver en souvenir tangible d’une présence à un endroit. Je revois par exemple les choses que j’ai pu scanner et poster ici-même, comme lors de ma visite de Kyoto en 2005 avec ma collègue Mikiko qui nous avait proposé un itinéraire avec les trucs à voir.
En revanche, il n’y a pas photo entre ces visites à l’aide d’une carte traditionnelle, et la productivité de mes déplacements et la quantité de lieux visités lors de mes récents voyages nippons avec le fidèle et pratique Googueule Mape.
Ce qui a disparu et que j’ai collectionné pendant des années, et qui échappe sans doute à tous les jeunes pédés, ce sont les cartes des lieux gays. C’était vraiment le grand classique de toutes les grandes villes du monde (les capitales beaucoup) qui proposaient une carte des quartiers et lieux homos, qui étaient autant un support de pubs qu’un génial guide “touristique” pour les pédés en quête de spécialités locales et exotiques. J’avais posté par exemple des extraits de celle de Berlin pour partager les bons plans de… 2004. Hu hu hu. Voilà presque vingt ans !
Mais en réalité, l’arrivée de Google Maps (en 2006 en France) a tout changé. Il suffit de voir que mon mari avait déjà modélisé tout notre road-trip de 2009 avec cet outil (à l’époque très ouvert et entièrement gratuit évidemment ), et on l’avait largement utilisé sur place.
Ce que j’aime avec ces applications mobiles de cartographie, c’est également en voyage un peu halluciner et triper sur sa présence à un endroit. Par exemple, j’avais envoyé ça à ma maman lors de notre voyage de noces au Chili :
Voilà, juste parce que c’était un peu ouf de se retrouver là, près du détroit de Magellan (celui des Mystérieuses Cités d’Or), à proximité de la Terre de feu en pleine Patagonie chilienne.
C’est un peu dingue aussi de voir le trajet d’un faucon comme celui-ci :
La cartographie est aussi une manière de communiquer la géographie, parfois avec une philosophie qui flirte avec la politique ou la propagande, comme notre fameuse représentation du monde centrée sur l’Atlantique et avec notre classique projection de Mercator. Mais c’est aussi pour des kyrielles de cartographe en herbe, l’occasion de donner leur point de vue, et de chercher les meilleures représentations. J’avais beaucoup aimé par exemple cette proposition de redécoupage de la France en départements héxagonaux (c’était dans le cadre d’un concours annuel de créativité cartographique un peu comme Inktober : le 30DaysMapChallenge).
J’avais aussi beaucoup apprécié les myriades de propositions lors du redécoupage des régions françaises, avec des idées de cartes qui respectaient les régions historiques tout en essayant d’avoir des régions équilibrées. Celle-ci qui tentait par exemple l’exercice.
Les cartes sont aussi utilisées bien sûr pour expliquer des phénomènes géographiques et géolocalisés, des plus sérieux aux plus anecdotiques. Sur ce dernier plan, je suis fan comme beaucoup de gens de Mathieu Avanzi, déjà il est canoooooonissime (et c’est déjà beaucoup ), mais surtout il diffuse des tas de cartes de France géniales qui représentent des différences linguistiques régionales assez cocasses. Par exemple, comment appelle-t-on le truc pour étendre son linge ?
Mais plus original : le nombre de bisous qu’on se fait pour se dire bonjour !! (Et chez moi, à l’ouest du Val d’Oise, c’est 4 !!!)
Encore plus drôle : de quel côté on commence pour se faire la bise ?
Et rien à voir, mais j’ai trouvé ça génial : dans quel endroit prononce-t-on différemment le mot brun et le mot brin.
Après le grand classique des cartes c’est aussi les mille manières de représenter les transports en commun. Les fous de carte sont aussi passionnés en général de ces modélisations plus ou moins chiadées. Il y aussi tout un tas de réadaptations, retranscriptions ou transpositions des cartes de transport pour d’autres sujets. Je suis dans ce genre très très fan de cette carte de métro mondiale.
On va naturellement sur le chemin des blagues et des mèmes qui ponctuent les Internets depuis des années. Le très grand classique consiste à réinventer les régions de France en les mettant en boîte selon le point de vue d’un coin ou d’une typologie de personne. Par exemple, voilà la France vue par les Bretons. Hu hu hu.
Ou dans le même genre, en plus fin et “méta” :
Et dans le genre calembour cartographique “sans légende” et culte :
Et bien sûr, on arrive même à faire une carte avec une thématique féline. Ils sont partout !!!
Et pour finir en beauté, une des plus belles cartes se trouvent sur la devanture d’un immeuble parisien du 13ème arrondissement… Véritable oxymore cartographique, il figure sur la façade de l’immeuble le plan local. J’adore cette œuvre, et c’est absolument inconnu des parisiens ou des touristes (c’est peut-être normal, moi ça me parait être un truc insolite à découvrir absolument ).
je m’aperçois que j’ai oublié de vérifier le mot anglais pour mon billet !
Belle passion cartographique, je trouve des références que je n’avais pensé à chercher (je dis étendage et je distingue brin et brun).
Sur l’application de ce même Mathieu Avanzi, on peut savoir d’où tu viens juste en répondant aux questionnaires : https://francaisdenosregions.com/participez-a-lenquete/
Et donc tu fais aussi la différence entre pâte et patte ?
Ah bé non, aucune différence entre pâte et patte
J’ai fait le questionnaire, merci !