MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Iwak #6 – Doré

Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.

À la base, je ne suis pas très “doré” (à part le Julien du même nom que j’aime plutôt bien), cela sonne pour moi soit “bling bling” soit clinquant, ou carrément le beauf à gourmette de banlieue (pardon pour les honnêtes porteurs, je suis terriblement snob là). Et c’est un peu pareil pour les bijoux en or ou les chaînes…

Et pourtant, je porte une chaîne depuis mon enfance, et j’ai en ce moment au cou, le truc que je viens de prendre en photo sur mon bureau-table en formica jaune citron des années 50 (de la grand-mère de mon cher mari). Autrement dit, je porte cette même chaîne en or que je honnis pourtant officiellement. Mais cette chaîne est le cadeau de naissance de mon arrière-grand-mère Maria-Amelia (portugaise, vous aurez deviné), et elle l’avait acheté en prévision de ma naissance au Portugal. Alors j’y tiens, cela me fait vraiment chaud au cœur d’avoir ce petit témoignage d’amour d’une femme que je connais à peine.

C’est pas une bonne tête de portugaise ça ? Si si.

Elle est décédée en 1981, je n’avais donc que 5 ans, mais je me rappelle très bien d’elle car on allait lui rendre visite tous les samedis ou dimanches, et j’aimais bien aller la voir à la maison de retraite. J’aimais bien car on donnait du pain aux canards et aux cygnes, et môman prenait toujours des feuilles et des feutres pour que je dessine. Mon arrière-grand-mère je ne comprenais pas super bien qui c’était, mais c’était “Grand-Mère” par mimétisme avec ma mère qui l’appelait comme cela (exactement comme “Ma Tante” qui est sa fille). Je me souviens de n’avoir jamais pu clairement communiquer avec elle sinon par sourire.

En effet, victime d’une attaque l’ayant laissée paraplégique, mon arrière-grand-mère avait en plus perdu l’usage du français, après 60 années à avoir parlé couramment la langue. Elle était arrivée en France en 1919, pour rejoindre mon arrière-grand-père qui après avoir fait la Grande Guerre pour la France, avait trouvé un travail de mineur dans le nord, à Mazingarbe dans le Pas-de-Calais. Ensuite, mon arrière-grand-père était arrivé à Paris pour creuser le métro, ce qui apparemment, à l’époque, était un débouché pour les mineurs. ^^ (Ce plan de carrière chez les prolos, je vous dis pas !!!)

La plus ancienne photo de Grand-Mère est une photo que j’adore, et qui date du 10 mai 1941.

Ma grand-mère est au milieu (Ma Tante à sa droite) avec le beau manteau et le foulard qui ressort, mon arrière-grand-mère est à droite avec un tablier tâché.

Comment je le sais ? Parce que ma grand-mère est habillée exactement comme le jour de son mariage, et que mon grand-père n’est pas sur la photo. ^^ Ils sont bien ensemble sur celle-ci au même endroit.

Grand-Mère est née en 1893, sur la photo donc elle n’a que 48 ans, ce qui est presque mon âge, et elle ressemble déjà tellement à une vieille dame. C’est fou comme les générations précédentes passaient très vite à un look de femmes âgées. Mes grands-parents ne sont pas très chics sur ces photos je trouve, mais j’imagine que c’était pendant la guerre, et ma grand-mère accouche de mon oncle 4 mois plus tard, donc c’était peut-être un peu pressé. Hu hu hu.

Ils sont magnifiques sur celle-ci que j’aime beaucoup, quelques années plus tard.

Mais revenons à nos dorures !! J’ai donc cette chaîne de Grand-Mère depuis ma naissance, mais j’avais logiquement une médaille dorée par ma grand-mère qui représentait les gémeaux (en tant qu’athées, ça ne pouvait pas être un symbole religieux). J’ai paumé cette médaille il y a des années, et cela me peine encore beaucoup aujourd’hui. Il y a quelques années, j’ai voulu avoir une nouvelle médaille, après qu’une ancienne se soit cassée par usure. J’ai demandé à ma mère de m’en acheter une nouvelle pour un anniversaire (mes 30 ans je crois bien ou mes 35 ?). Je voulais un ange car j’aime bien les putti (les petits puttinis aussi ^^ ), et ma mère m’a offert le pendentif parfait.

J’adore que ce soit un ange, mais pas un ange trop catho, c’est l’ange qui s’emmerde du fameux tableau de Raphaël (sulfureux peintre de la Renaissance, avec les non moins sulfureux et carrément soufreux Michel-Ange et Léonard de Vinci) qu’on ne connaît que pour ces deux malins et coquins chérubins, ces marmousets mafflus et fripons, qui n’ont touché ni une cacahuète ni un caramel pour les milliards de produits dérivés.

Je chéris donc particulièrement ce souvenir de mon arrière-grand-mère, et cadeau de ma môman. Et tout ça pour dire que je n’aime pas trop les trucs dorés malgré tout, et j’ai tout de même réussi à en faire un sacré long article non ?

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