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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

La tenture (ou les tapisseries) de l’Apocalypse du château d’Angers

C’était en réalité la raison principale de notre petite journée angevine, je voulais découvrir cette fameuse tenture qui apparemment valait le détour. Eh bien je confirme tout à fait cela, il est indispensable de voir ce truc là. Exactement comme pour la tapisserie de Bayeux, cela vaut vraiment qu’on voit un jour cette œuvre incroyable, unique en tout point et formellement sublime, à la portée encore plus mystique et spirituelle par son thème qui dépasse même le simple cadre religieux (selon moi).

Comme pour le musée de la tapisserie de Bayeux, la tenture, qui est un peu plus récente puisqu’elle date de 1375-1377, est exposée dans une salle en entier et avec une très basse lumière pour des raisons de conservation. Elle a été très abîmée à un moment où passée de mode, elle a carrément été utilisée en morceaux comme tapis ou comme couverture pour des chevaux. Hu hu hu. Mais cette merveille a heureusement été restaurée et est plutôt bien exposée (même si je trouve que la muséographie est vraiment au minimum alors que le potentiel de ce truc est illimité selon moi). Là où Bayeux est incroyable car c’est 300 ans avant et on est dans une œuvre beaucoup moins élaborée et “belle” mais un récit incroyable témoignant d’épisodes historiques, on est là dans une illustration grandeur nature et magistrale d’un texte religieux célèbre et emblématique : l’Apocalypse de Saint-Jean. Et cette tenture raconte tout cela comme dans une bédé à grand renfort de représentations formelles et de métaphores plus ou moins imagées.

La tenture est gigantesque avec à l’origine 4,5 mètres de haut sur 100 mètres de long. Quelques morceaux sont perdus, mais vraiment on a presque tout, et on peut super facilement suivre le texte de Saint-Jean en même temps qu’on chemine le long de la tapisserie. La salle est assez grande pour ne pas se gêner, et tout est remis dans l’ordre, avec un récit en 6 saisons et différents épisodes. Ce qu’on a fait c’est qu’on a ouvert la page wikipédia qui permet de se repérer et surtout qui liste les versets à lire en même temps qu’on regarde les images.

Et c’est très cool, car c’est un texte très beau et mystérieux, qui mêle vraiment le fantastique et l’horreur à la religion catholique, mais qui peut vraiment se lire assez littéralement et donc se découvrir avec des illustrations saisissantes dans ce musée. On retrouve en plus tout un tas de notions qui sont de l’ordre de la culture générale, quand on voit les cavaliers de l’apocalypse ou qu’on évoque la Bête et son nombre (666) etc.

Je vous conseille vraiment si vous visitez l’endroit de faire comme nous, cela fournit un génial guide, avec cette chance de lire les mêmes mots qui ont inspiré les artistes d’il y a 650 ans, et de voir ce que ça peut concrètement donner. ^^

Certaines tapisseries sont vraiment flippantes et dignes de films d’horreur, et c’est vraiment cool de voir ce genre de représentations aussi anciennes, et auxquelles on n’est pas trop habitué (même si les imageries d’enfers dantesques ou les danses macabres ne sont pas joyeuses). Mais là il y a une qualité des cartons et des tissages qui vraiment fournissent un matériel captivant et très “vivace”. Quand on poursuit en plus la lecture du texte de manière synchrone, on est vraiment pris dans ce conte d’épouvante, et on peut comprendre l’impact que cela pouvait avoir sur les gens à l’époque.

Bon, je comprends vraiment pourquoi ce machin est inscrit à l’UNESCO depuis cette année, et il faut avoir vu ça. ^^

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