— [1] « Profiter » n’est pas forcément le mot juste : il ne s’agit pas de « mettre à profit » ce temps, mais justement, d’essayer simplement de ne rien faire. [2]
[2] Certaines personnes se demandent parfois comment s’y prendre exactement pour véritablement « ne rien faire ». La Fondation ne propose aucun tutoriel ni rubrique d’aide. Faites-vous confiance. Par exemple, selon vous, faire la sieste, est-ce ne rien faire ? Ou prendre un bain ? Prendre un verre en terrasse ? Fixer le plafond ? Regarder le vent souffler dans les branches des arbres ? Couper votre téléphone et décider fermement de n’être plus là pour personne ? Vous asseoir tranquillement sur un banc public et observer autour de vous le monde s’agiter, en assumant totalement que ce n’est pas parce que tout le monde a décidé de s’agiter que vous êtes obligé d’en faire autant ? Quelle que soit l’option que vous choisirez, essayez d’atteindre un état de disponibilité permettant, puisque plus rien n’est prévu, d’accueillir avec joie tout ce qui pourrait advenir d’imprévu. (Attention toutefois : si, du coup, vous placez trop d’attentes dans ce qui pourrait advenir d’imprévu, vous prenez le risque d’être déçu·e s’il ne se passait, finalement, rien de vraiment exceptionnel). Et si, vraiment, vous ne savez pas comment vous y prendre, essayez peut-être simplement d’écouter tranquillement les secondes s’écouler, en vous familiarisant doucement avec l’idée que, quoi qu’on fasse : – le temps court plus vite que nous et on ne le rattrapera pas – on ne pourra pas tout faire – on ne pourra pas tout vivre – on ne pourra pas être cet autre qu’on aurait sans doute bien aimé être – on ne pourra pas avoir cette vie différente de la nôtre qu’on aurait sans doute bien aimé vivre Respirez calmement et profondément, et commencez doucement à accepter qu’il va peut-être falloir renoncer à certaines choses. [3]
[3] Arrivés à ce stade, il arrive que certains usagers réalisent subitement que, franchement, tout ce temps qu’ils auront consacré à la Fondation du Rien depuis le début, ça ne valait peut-être pas vraiment le coup. La question est légitime, effectivement. Mais alors, à quoi auriez-vous consacré ce temps, sinon ? [4]
[4] Si vous avez une réponse précise à cette question, alors ne perdez pas une seconde de plus : dépêchez-vous (avec suffisamment de détermination et de persévérance, vous avez peut-être une chance de rattraper le temps perdu ?)
—
NOTA 1 : La Fondation du Rien met gracieusement à votre disposition cette plage de temps libre : si vous décidez d’en profiter pour mettre à jour votre travail en retard, ou pour prendre de l’avance sur votre to-do list, nous vous suggérons de recommencer l’expérience depuis le début : rendez-vous sur notre site et inscrivez-vous dès maintenant à une nouvelle activité. NOTA 2 : Dans tous les cas, si vous souhaitez nous raconter ce que vous aurez finalement vécu / traversé / ressenti à la place de l’activité initialement prévue, ou nous expliquer pourquoi vous n’êtes pas réellement parvenu·e à vous saisir de cet espace de liberté, ou si vous souhaitez simplement nous adresser toute remarque utile (ou inutile) sur l’utilisation de nos services, c’est avec joie et curiosité que nous accueillerons votre témoignage : n’hésitez pas à nous écrire à fondationdurien@lavasteentreprise.org. |
C’est vraiment excellent, je vais aller voir tout ça parce que je n’aime pas trop les trucs benêts en général, mais là ça me semble être un vrai bijou de rigolade et de sérieux en même temps :) (mais dans leur description de ce qu’est “ne rien faire” ils ont oublié “caresser un chat en l’écoutant ronronner”! Je proteste!)
Nan mais là en plus je viens de recevoir le mail pour donner mon avis sur l’annulation de l’événement si ça m’avait plu. Il faut cliquer sur des étoiles, et ça prend au moins 5 minutes à lire tout un tas de messages drolatiques, et à cliquer et recliquer sur des étoiles !!
Vraiment je trouve ce truc génial !!!
Mais voyons, Doc, le chat, c’est un animal à ne rien faire, la bestiole qui vient se mettre sur tes genoux pour t’empêcher de faire autre chose, ou qui s’assied sur tes copies parce que c’est bon, là, non, tu en as corrigé assez! Le chat, par nature, a adhéré à la Fondation du rien, qui me semble également une belle initiative.
Exactement, les chats ont certainement aussi contribué à cette merveilleuse fondation !!