J’ai déjà évoqué pas mal de fois cette ville de Newcastle où j’ai passé quelques mois en 1996 pendant mes études (le fameux programme Erasmus bien sûr). Il y a 4 ans dans le cadre du jeu du Dr. CaSo, j’ai évoqué cette personne que j’aime mais que je n’ai fréquenté que peu de temps, et dont je n’ai même pas une photographie. D’ailleurs c’est fou, on prend tant de photos aujourd’hui, et je n’ai pas un seul cliché de cette époque, à part justement les merveilleuses photos que Brian avait fait de moi, et dont il m’avait offert un magnifique tirage papier avant que nous nous quittions.
Et donc lorsque nous avons prévu ce voyage, j’ai demandé si on pouvait inclure un petit tour à Newcastle pour me remémorer ce passage de 19 à 20 ans que j’ai vécu là en 1996. C’est ainsi qu’une partie pèlerinage a été naturellement intégrée, hu hu hu. J’avais donc connu un certain Brian E. au boulot où j’étais en stage de DUT, et nous étions devenus très potes. Il avait le double de mon âge, et il n’y a jamais eu aucune ambiguïté, même si c’est bien notamment l’homosexualité qui nous avait rapproché. Il m’avait bien aidé quand mon premier petit-ami m’avait largué par courrier (rencontré évidemment 15 jours avant de partir à Newcastle, hé hé hé). Et nous avons passé quelques très bons moments ensemble à discuter de tout et de rien (avec mon anglais balbutiant, c’était parfois un défi).
Brian fut clairement un des piliers qui m’ont permis de tenir si loin de chez moi (pour une époque, je le rappelle, pré-internet, téléphone mobile ou facilité de communication ou de transport), avec une correspondance fournie et riche qui serait un vrai roman épistolaire si on la retrouve un jour.
Nous nous sommes écrits pendant quelques années avec Brian, et puis nous nous sommes naturellement perdus de vue, mais je l’ai toujours eu dans un coin de mon cœur. J’ai régulièrement gouglé le gars, mais il a un de ces noms communs qui le rendait impossible à traquer. Et un jour, je l’ai retrouvé via LinkedIn, et depuis nous correspondons principalement via Facebook.
Il y a deux jours, nous nous sommes garés devant chez lui pour un dîner qu’il nous avait préparé. Il m’a présenté son mari, et moi le mien. 28 ans s’étaient écoulés, mais je l’ai retrouvé comme avant. C’était beau et troublant, et un sentiment de plénitude et de bonheur comme rarement ressenti.
Ce court passage à Newcastle, c’était l’occasion de réimprimer en moi ces lieux qui m’étaient alors familiers, et que j’avais appris à apprivoiser, parfois avec l’appréhension d’un jeune étudiant de 19 ans. Les repères étaient là, avec le Tyne Bridge bien sûr, l’emblématique pont métallique sur la rivière Tyne.
Cette ville qui s’appellerait Châteauneuf en France possède en effet un château normand du 11ème siècle dont il subsiste un donjon et un bout de bâtiment avec la voie ferroviaire qui passe entre les deux (cette ville au lourd passé industriel n’envoie pas du rêve, mais je l’adore aussi pour cela, pour cette tragique transition qui a marqué tout le coin). C’était un marqueur fort pour moi, juste à côté de la gare par laquelle je suis arrivé là.
Et dans le centre, le monument qu’on appelle “The Monument” qui est un des emblèmes de la ville, et un des points de croisement des lignes de métro. Charles Grey (ancien Premier Ministre) sur sa colonne, c’était un de mes repères.
Et je descendais à ce métro Monument pour aller à mon endroit favori, mon havre, mon salut et mon souvenir le plus ému de Newcastle : le Tyneside Cinema et Café.
J’y ai vu Beautiful Thing et Priest qui m’ont durablement marqué et formé. Et dans le petit café à l’étage, j’ai bu beaucoup de cafés, et j’ai lu, et j’ai écrit et noirci bien des pages. Il y avait ce petit serveur trop mignon avec son piercing au cartilage de l’oreille qui me plaisait trop (les deux ). En quittant Newcastle, je me suis fait percé de la même manière que lui en souvenir (de tout ce qui s’était passé dans ma tête et mes songes).
Je profite pour parler tout de même de la très belle cathédrale que j’ai découverte là, car je n’avais pas encore cette passion !!! Mouahahahaah. La cathédrale St Nicholas est un petit bijou, et qui redore bien le blason de Newcastle. Hu hu hu.
J’ai refait également ce que j’aime bien faire quand j’ai des photos anciennes, c’est à dire retrouver les lieux pour essayer de rejouer les scènes.
Super chouettes moments :) Quatre ans déjà, c’est fou hein!!
Mais je te connaissais depuis bien avant ça.
Matoo,
Très touché par ta fidélité aux amitiés et relations vécues.
J’imagine votre émotion quand tu as retrouvé Brian…
Et faire mémoire permet aussi de savourer le présent.
Oh oui ce n’est pas spécialement de la nostalgie pour moi, mais vraiment un tribut au passé.
Oh que tout ceci est joli et émouvant, pour pas que je ne m’emballe encore, je tenais juste
à écrire que je suis touchée que tu es retrouvé Brian” je m’en souviens tu avais déjà parlé
de lui ,de vôtre amitié dans un blog il me semble”.
Son visage est très bon et doux, oui il a un bon faciès et c’est formidable que lui aussi t’ai
présenté ,vous ai présenté plus précisément son mari ,oh c’est beau, tout ces moments
présents qui sont imbriqués au passé, tout est lié et connectés en fait …
Merci pour les photos sublimes de la cathédrale et du melting pot des photos du passé et
du présent réunis, c’est vraiment chouette cette idée de mettre des photos d’ il y a
quelques années associés à celles du présent !
D’ailleurs ta bouille me fait penser maintenant et quant tu étais plus jeunot à celle d’un
petit British ou Scottish et c’est top !
On m’a beaucoup pris pour un anglais ou un irlandais quand j’étais minot.
Tu étais bien roux comme un irlandais ! Je n’avais pas réalisé sur les photos d’époque que tu partages.
Jolis moments émouvants en tous cas et sympa ces photos diachroniques
Merci !! Le côté roux me vient de mon arrière-grand-mère alsacienne, mais on me prennait assez souvent en réalité aussi pour un kabyle, ce qui pourrait coller avec mes racines algériennes (mais qui sont vraiment arabes de chez arabes).