Entre 2013 et 2019, j’ai mis plein d’articles de côté dans une liste de “posts à faire” en me disant que j’allais m’en occuper, et puis le temps a passé… Je la compile ici car je me suis juré d’avoir un weblog digne de ce nom. J’en dis un peu plus dans cet article justement.
Swan lake (Dada Masilo) au théâtre du Rond-Point (2013)
Oh là là mais que de souvenirs émus de ce spectacle incroyable !! Un lac des cygnes queer et noir qui sublime la pièce d’origine, tout en en soulignant la portée universelle. J’espère que ça tourne encore ou que ce sera remonté, c’était un bonheur, et j’imagine que beaucoup de gens trouveraient encore beaucoup d’intérêt à le découvrir et le “vivre”.
The drowned Man : A Hollywood Fable au Temple Studios (Londres) (2013)
J’ai déjà parlé de la compagnie PunchDrunk découverte à NYC en 2013, et revue dans le cadre de Burnt City il y a peu. Là c’était à Londres avec un extraordinaire décor plus vrai que nature, et un scénario fantasmagorique tout droit sorti de l’esprit d’un David Lynch. Comme d’habitude, on est immergé dans un décor réel et on ère de pièce en pièce où on assiste à différentes scènes et performances qui composent une sorte de trame narrative. Encore une fois, une immense réussite !!
La Belle et la Bête à Mogador (2013)
Bon évidemment, c’était tellement ma came !! Je l’ai vu deux fois même, et j’y retournerai avec plaisir. Les chansons sont géniales, les effets pas mal du tout (même si ce n’est pas aussi grandiose d’un show de Broadway ou Londres), et on est emporté tout du long par cette comédie musicale qui reprend précisément toutes les scènes du film, même les plus spectaculaires. Fantastique !!!
Alex Lutz au Grand Point Virgule (2013)
C’est la seule fois où j’ai eu l’opportunité de voir l’humoriste sur scène, et je me doutais que ce serait bien, mais pas à ce point. Il est capable d’endosser n’importe quel personnage, quel que soit son genre ou son âge, et cette capacité protéiforme est mise au service d’histoires incroyables. Il est à la fois sur des anecdotes assez classiques qui font rire par ses mises en boîte bien connues, mais il va beaucoup plus loin lorsqu’il se met à raconter des pans entiers d’histoires qui vont chercher dans la société et au-delà, jusqu’à même des trucs qui ne font pas spécialement rire. J’adorerais le revoir dans une telle démonstration et performance.
Peter and the Starcatchers au SHN Curran Theater (San Francisco) (2013)
C’était une super occasion alors que j’étais en déplacement pro à SF en 2013 de voir cette pièce qui faisait beaucoup parler d’elle. Il s’agit du personnage de Peter Pan qui est revu et réinventé dans une histoire beaucoup plus complexe et “adulte” tout en restant cohérente avec ce qu’on en connaît de Disney et JM Barrie. Et c’est un show à l’américaine avec des chansons, et tout un tas d’effets spéciaux super sympas et chiadés.
Einstein on the beach (Philip Glass, Bob Wilson, Lucinda Childs) au théâtre du Châtelet (2014)
J’ai une passion certaine pour Philip Glass, mais encore plus pour sa fameuse trilogie opératique, et quand j’avais appris que Einstein on the beach serait proposée en avant-première mondiale au Corum de Montpellier, je n’ai pas hésité. C’était tellement bien que j’ai absolument voulu y retourner quelques mois plus tard en suivant la tournée à Amsterdam, et finalement de passage à Paris au Châtelet. Donc inutile d’exprimer à quel point c’était bien, mais ça l’était.
Antigone d’Anouilh à la Comédie Française (2014)
Cela m’arrive assez peu souvent mais là, je n’ai aucun souvenir de cette pièce (que j’aime beaucoup par ailleurs, souvenirs du bac de français )… Donc je passe !
DANCE (1979) de Lucinda Childs (Musique de Philip Glass) au théâtre de la Ville (2014)
Comme tout ce qui a trait à Philip Glass, j’adore. Et là encore, la règle s’est vérifiée. Lucinda Childs est la chorégraphe à qui l’on doit les ballets de Einstein on the beach dont je viens juste de parler. On la retrouve avec un spectacle qui date donc de 1979, et dont on voit pour chaque pièce d’abord la version filmée, puis une interprétation au goût du jour. La scénographie et le procédé étaient vraiment séduisants et très réussis.
Open Space au théâtre du Rond-Point (2014)
Il y avait du potentiel dans cette pièce qui devait reprendre certains clichés de la vie de bureau. Mais au lieu de cela, c’était une vision totalement fantasmée de personnes qui clairement n’avaient jamais mis les pieds dans un bureau. Cela criait l’imagination intello d’un auteur saltimbanque de théâtre parisien (autrice en l’occurrence puisque c’était une pièce de Mathilda May).
The photographer de Philip Glass à la Cité de la Musique (2014)
Et hop encore du Glass, et une pièce que j’adore : The photographer. Elle est basée sur la vie d’Eadweard Muybridge qui est notamment connu pour avoir prouvé qu’un cheval au galop a les quatre pattes hors du sol. Je l’avais aussi évoqué lors du film Nope, qui explique que le jockey de la photo était l’ancêtre des protagonistes du film. Les trois actes sont géniaux, et c’était encore un plaisir incroyable d’entendre cette musique en live.
Le Cirque Plume – Tempus Fugit ? à La Villette (2014)
Le Cirque Plume est une compagnie de cirque contemporain qui propose de grands spectacles super impressionnants, créatifs et oniriques. C’est un peu moins une pure performance à la Cirque Eloize, ce qui manque en force brute est largement rattrapé en inventivité, proposition artistique et séquences qui emportent vraiment dans les songes. Je me rappelle avoir passé un super moment !
Les parapluies de Cherbourg au théâtre du Châtelet (2015)
C’était très cool cette idée des Parapluies en mode comédie musicale ou même opérette avec des chanteurs comme Vincent Niclo, et surtout les artistes lyriques Natalie Dessay et Laurent Naouri. Les décors étaient top, et vraiment avec des talents pareils, j’étais sur un petit nuage.
Messmer le Fascinateur à Bobino (2015)
J’étais curieux de voir ce show “très TF1” en live, et c’était exactement ce à quoi je pouvais m’attendre. Assez marrant et fun, mais pas vraiment ma tasse de thé. On avait bien ri, et on avait bien senti le pouvoir de suggestion même si pas à y contribuer directement, et se retrouver sur scène. (Ouf !)
Torobaka d’Akram Khan et Israel Galván au théâtre de la Ville (2014)
J’ai vu plusieurs spectacles d’Akram Khan, et à chaque fois j’en ai été marqué. C’est vraiment bluffant pour les chorégraphies et les performances physiques, mais aussi pour la créativité des thèmes, et la délicatesse de la narration. Cette rencontre “au sommet” de ces deux danseurs était vraiment à ne pas manquer !!
Paris Burlesque Festival “Burlesque et Politique” au Centre Barbara (2014)
C’était un peu le début de ce retour du Burlesque comme une sorte de courant émancipateur de plein de gens, et notamment queer. C’était un moment génial avec des tas de shows sympas, féministes et kinky, et une vraie célébration des corps et des regards croisés. Marquant !
La Traviata à l’Opéra Bastille (2016)
Une Traviata signée Benoît Jacquot, c’était très bien ! C’est la Traviata de toute façon, on peut difficilement rater ce truc.
Madame Foresti au Zénith de Paris (2015)
Sacrée prouesse de tenir un Zénith entier pour un spectacle d’humour, mais Foresti avait parfaitement réussi cela. On avait évidemment énormément ri. Elle fait incroyablement mouche avec moi dans tout ce qu’elle fait (sauf son Bercy).
Compagnie Nationale de Danse d’Espagne José Martinez au Théâtre des Champs Elysées (Philip Glass) (2015)
C’était un spectacle de danse avec 3 pièces distinctes dont “Extremely Close” sur une musique de Philip Glass. C’était des chorégraphies très contemporaines, mais avec une vigueur et une créativité très intéressantes. J’avais bien aimé !
69 battements par minute de Claire Diterzi au théâtre des Bouffes du Nord (2015)
Oh là là, on a toujours tellement envie de crier au génie après chaque spectacle de Diterzi. L’album 69 battements par minute est un petit bijou, et la chanteuse a proposé des clips (hilarants) pour chacun des morceaux. L’avantage avec les animaux c’est qu’ils t’aiment sans poser de questions ou encore Je suis un pédé refoulé sont des chansons géniales, et en live avec elle c’est toujours quelque chose, d’autant plus dans un aussi bel écrin. Fabuleux, fabuleux !
La belle et la bête (musique de Philip Glass) à la Cité de la Musique (2015)
J’adore ce genre de séance à la Cité de la Musique, ils font ça assez souvent. Et là donc c’était une merveilleuse partition de Glass pour le film de Cocteau. C’est génial de voir le film et d’avoir la “bande originale” en live.
4.48 Psychose (Sarah Kane) au théâtre Aktéon (2015)
C’est la pièce fétiche de mon chéri, et c’était une surprise pour lui. Bon, j’étais très gêné car c’était très très mauvais. Et heureusement on était parfaitement d’accord sur le constat. Bon bah c’était pourri, ça arrive. Le texte était ânonné sans aucune âme, sur un ton monocorde et dans un décor fruste. Il y avait bien une certaine performance de la comédienne mais qui ne menait malheureusement vraiment à rien.
RuPaul’s Drag Race au Trianon – Battle of the Seasons (2015 Condragulations Tour)
Eh oui, je n’ai pas attendu le méga succès des Drags Races pour aimer RuPaul, et c’était déjà le début d’une grande notoriété avec les saisons 5, 6 et 7. Le show était absolument génial, et c’était top de voir sur scène toutes ces queens que je révère.
Sophia Aram au Palais des Glaces (2015)
J’adore cette humoriste, et elle reste vraiment une référence pour moi. Je l’avais déjà vu en 2012, et j’ai de nouveau beaucoup apprécié la voir sur scène. C’est marrant car je cite un peu plus bas aussi Blanche Gardin que j’aime beaucoup, or elles sont toutes les deux aujourd’hui dans des polémiques qui les rendraient facilement aux antipodes. Mais je reste très fan des deux et sans du tout une once de schizophrénie.
Cats au théâtre Mogador (2015)
Alors, je ne savais pas en allant voir la comédie musicale que c’était un truc aussi “singulier”. Des chansons et des saynètes sans aucun rapport, sinon un groupe de chats facétieux dans une ville, et juste une chanson phare qui vaut le déplacement. Bon, je n’ai pas trouvé ça génial dans l’absolu, mais je suis content de l’avoir vu.
Singing in the rain au théâtre du Châtelet (2015)
Juste génial !! Déjà la comédie est top, mais alors les décors, les effets et les chorégraphies étaient d’un excellent niveau. C’est un spectacle total qui est autant divertissant que parfaitement orchestré et exécuté. J’ai adoré !
Jérôme Bel / Benjamin Millepied / Jerome Robbins au Palais Garnier (2016)
Très chouette soirée et spectacle à Garnier, avec des extraits de ballets des trois différents chorégraphes. Pour moi qui ai une piètre culture en ballets, c’était très cool.
Le Crime de l’Orpheline au théâtre Ranelagh (2016)
Absolument zéro souvenir de ça, alors je botte encore en touche !
Tutu à Bobino (2016)
Oh c’était super !! Le spectacle est devenu un classique, mais ces six danseurs, athlètes incomparables, qui jouent et dansent dans tous les registres, et qui donc se retrouvent en tutu, c’est une ode queer, mais universelle, qui fait un bien fou. J’adorerais revoir ça tiens !!
Nelson au théâtre de la porte Saint Martin (2016)
Je n’avais jamais vu un vrai truc de boulevard, et là avec Chantal Ladesou c’était un archétype du genre. Cela m’a bien confirmé que ce n’est pas du tout ma came. Surjoué, mal écrit, et un humour beaucoup trop appuyé, bah non merci quoi.
Rimbaud Verlaine Éclipse totale au théâtre de Poche Montparnasse (2016)
Je connaissais le film, mais c’était marrant de voir cette transposition au théâtre. C’était plutôt pas mal, même si pas une révélation incroyable qui m’aurait marqué à vie.
Philip Glass (extraits des Quartet) à l’Opéra de Massy (2017)
Je ne connaissais pas l’endroit, et c’est toujours agréable d’écouter du Glass avec une bonne acoustique. J’avais beaucoup aimé le choix des morceaux, et certains pour lesquels c’était une toute première fois en live.
31 à la Comédie des Champs Elysées (2017)
Alors là en revanche, oui c’était une révélation, et un spectacle qui m’a bouleversé, et aura laissé une marque indélébile dans mon esprit. J’avais tellement aimé qu’Alex m’avait acheté le CD en quittant le théâtre, et c’est une bénédiction car il n’y a aucun enregistrement officiel, et c’est introuvable en ligne. Pourtant c’est un chef d’œuvre absolu pour moi. Un groupe d’amis assez hétéroclite qui se retrouve tous les ans pour célébrer le nouvel An. Et on revit ces nuits de St Sylvestre en remontant dans le temps, on comprend qui est qui, et qui veut quoi, et pourquoi ces gens là se sont rencontrés et ont scellé leurs destins. Les chansons sont incroyables, avec des paroles qui nous atteignent au cœur et à l’âme (moi en tout cas), et les interprètes étaient fabuleux et fabuleuses !!! Quel souvenir inoubliable ! Je ne comprends pas pourquoi ce n’était pas devenu un classique qui se joue dans le monde entier. Oui j’en suis à ce point.
Victor Hugo -L’interview à l’Essaïon Théâtre (2017)
Oh très classique et de bonne tenue, mais ça ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.
Miracle en Alabama au théâtre La Bruyère (2018)
Je suis un immense fan de l’histoire d’Helen Keller depuis le film “Miracle en Alabama” avec Anne Bancroft, et là c’était la version en pièce de théâtre (ce sont des adaptations de l’autobiographie de l’héroïne). Ce n’était pas dingue mais j’ai bien aimé, comme d’habitude je suis trop habitué au film que j’ai vu des dizaines de fois pour accepter une autre version. Je devrais pourtant me connaître suffisamment pour le savoir.
Decadance de Ohad Naharin au Palais Garnier (2018)
Oh là là, incroyable !!! Encore une fois au Palais Garnier ce qui est un endroit tellement cool, mais surtout cette exécution hyper impressionnante d’une chorégraphie exigeante et à l’énergie communicative. La synchronicité des danseurs et leurs capacités à suivre ensemble cette performance surhumaine forcent l’admiration. Et cela donne un spectacle d’une beauté à couper le souffle !
Blanche Gardin à l’Européen (2018)
J’adore Blanche Gardin et son humour noir décapant, sa constante habileté à conduire les yeux bandés sur la crête d’une montagne sans jamais tomber dans le ravin. Mais je suis tout de même sorti avec en mémoire deux trois moments où je me demande si elle n’a pas sérieusement dérapé…
Les crapauds fous au théâtre des béliers parisiens (2018)
C’est vraiment le spectacle classique par excellence avec quelques Molières empochés, et qui a tourné avec succès pendant des mois et des mois. J’ai bien aimé parce que c’est basé sur une histoire vraie, et que c’est bien fichu, mais il manque un petit souffle, un petit truc original qui vraiment surprend. Donc c’était cool, un bon divertissement de théâtre mais aussi vite oublié.
Romances Inciertos, un autre Orlando (François Chaignaud / Nino Laisné) au théâtre Chaillot (2018)
C’était très sympa même si très intello et un rien précieux. J’ai aimé surtout le mélange des genres avec les références espagnoles, les décors, les musiciens et les chorégraphies, donc un spectacle un peu “complet” et protéiforme qui se donne les moyens pour servir ses propos.
Peau d’Âne au théâtre Marigny (2018)
J’en attendais sans doute trop, et ce n’était vraiment pas terrible. On n’avait pas du tout la qualité de mise en scène ou d’effets d’une comédie musicale à l’américaine (La Belle et la Bête de Disney notamment que j’évoque plus haut). Mais ce n’était pas compensé par une poésie en plus ou une inventivité “à la française”, c’était juste pas ouf. Quelle déception…
Marie-Thérèse Porchet au théâtre de la Gaîté Montparnasse (2019)
J’ai attendu bien trop longtemps pour la découvrir sur scène, et quels éclats de rire !! Vraiment c’était à mourir de rire du début à la fin. Elle reprennait en grande partie, pour ses 20 ans, son spectacle La truie est en moi, qui est totalement culte chez ses aficionados. Et tout cela avec une bonne mise en perspective d’aujourd’hui, c’était absolument tordant !
Les faux British au théâtre Saint Georges (2019)
Je suis super fan des “The Goes Wrong Show” et c’est une version française de ces spectacles consistant en une pièce de théâtre avec des tas de choses qui se mettent à aller de travers, et des blagues à travers les comédiens qui essaient de rattraper ces catastrophes. C’est donc une sorte de mise en abîme avec un spectacle dans le spectacle. Je n’ai pas grand chose à reprocher à ce spectacle sinon que ça n’a pas pris pour moi. Pourtant ça a eu un succès incroyable, mais je suis resté sur ma faim, je n’ai pas trouvé ça très drôle et si bien fait. Et vraiment pour moi c’était à des lieux de la version BBC.
Looking for Beethoven au théâtre du Ranelagh (2019)
Un seul en scène de Pascal Amoyel qui incarne le grand maître et nous le raconte avec un piano. C’est une occasion géniale de découvrir ce génie de la musique, et d’avoir en plus des aspects biographiques, une compréhension fine de son rapport au piano. Et évidemment il joue en parallèle des morceaux ce qui permet une démonstration explicite de ce qui est raconté. Très chouette spectacle !
Philip Glass… et tout est dit !
C’est vrai que pour le moment, je n’ai jamais été déçu !!!