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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

La probité intellectuelle prend le pas sur la controverse

La probité intellectuelle prend le pas sur la controverse. Sainte lumière ! On peut très bien être contre les idées d’un homme sans être forcément contre sa personne. Si telle est la base des conflits qui m’opposent accidentellement aux autres, je n’ai plus de soucis. Ma lettre n’est pas une déclaration d’hostilité. J’y ai dit ce que j’avais à dire. Sans animosité. Chacun est libre de la prendre comme il convient à son bon sens. J’ai lu énormément de livres sur la guerre, en particulier les récits. L’expérience m’amène à reconnaître que ce qu’on y apporte est vérité. Si certains évènements sont déformés, déplacés, travestis, corsés ou réfutés, ils ne perdent pas grand-chose au change. En général, on ne raconte que la guerre qu’on a faite. Le tortionnaire parle des supplices qu’il a infligés à ses victimes, le salaud des exactions qu’il a commises — les attribuer à ses chefs ou les partager avec eux ne diminuent en rien son ignominie —, le déserteur trouve de la légitimité à sa défection, le brave s’incline devant le sacrifice de ceux qui ont combattu à ses côtés. Quant à la guerre, elle reste une guerre ; une grave monstruosité, égale à elle-même, injuste et impardonnable à l’image de ceux qui l’ont provoquée.

Citation extraite de “L’imposture des mots” de Yasmina Khadra. Page 122.

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