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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Robert Rauschenberg – Combines (1953-1964)

Eh bien pour une (rare) fois, je dois exprimer ma grande déception à l’encontre du Centre Georges Pompidou… Cette exposition est complètement ratée… ou plutôt gâchée ! Car Robert Rauschenberg est assurément un artiste qui mérite qu’on s’intéresse à son oeuvre, et en particulier ces « Combines » (en anglais, « combinaisons » ou « assemblages » en français), qui sont là présentées. Mais on ne peut pas laisser des spectateurs néophytes de l’artiste (comme moi) devant des oeuvres pareilles sans un minimum d’explications, et dans ce cas même un maximum !

En effet, ces « combines » sont formellement aussi intéressantes qu’incompréhensibles ou « inappréhendables » pour le commun des mortels. Il s’agit d’oeuvres totalement mixtes qui sont composées d’objets de récupération divers : mobiliers, objets usuels, papiers, journaux, bois, plastiques, et qui sont collés, assemblés, peints, crayonnés etc. Toutes les techniques sont utilisées, et on est vraiment attirés par de tels « totems » qui ont l’air d’avoir un message fascinant à délivrer. Or, je ne sais pas si le Centre Pompidou avait des problèmes budgétaires, mais les explications sont minimalistes, voire inexistantes.

Habituellement, on retrouve les écrits du livret de l’entrée sur les murs en panneaux explicatifs, mais là même pas. A part les citations habituelles de l’artiste, nada ! Et le dépliant donne quelques pistes pour une poignée d’oeuvres, et c’est tout ! Cela m’a un peu fait penser à l’expo à a Fondation Cartier sur les jeunes artistes, où j’avais été très déçu du manque de mise en contexte et explications.

Heureusement que nous étions avec un ami qui s’était pleinement rancardé sur le net et qui a pu nous expliquer certaines clefs de décryptage. Notamment la raison de l’utilisation des volatiles empaillés, des journaux, des pin-up ou des thèmes de la Grèce antique, et globalement d’un langage iconographique érotique très présent. Le film présenté éclairait aussi un peu l’artiste, mais il fallait vraiment s’asseoir et le suivre pour comprendre. Donc on passe à côté de tout l’intérêt que peut avoir l’exposition (à part se dire que ce sont de vieux tas immondes à la rigueur, comme j’ai entendu).

Bref, un sentiment de frustration à la découverte de cette exposition, dont je ressorti à la fois curieux de ce créateur talentueux, et en même temps grandement lésé (10 euros merde !) par les manquements du musée.

Robert Rauschenberg - Combines (1953-1964)

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  • Le gros problème en France est que les spectateurs ne sont pas assez exigeant pour les expositions. En Angleterre et aux Etats-Unis c’est le contraire.
    Les Français vont voir les expos, pour pouvoir dire qu’ils y étaient, comme une promenade. C’est positif pour les musées qui voient leur fréquentation augmenter mais pas pour la qualité des expositions.

  • A.P. : Voulez-vous insinuer que vous ne savez pas ce que vous voulez dire et
    que vous ne cherchez rien que ce que l’on veut trouver dans vos toiles ?
    R.R. : S’il y avait un message spécifique, je serais limité par mes moyens, mes idéaux, mes préjugés.
    Or, ce qui m’intéresse, c’est un contact, ce n’est pas d’exprimer un message.
    A.P. : Quelle différence faites-vous entre la peinture automatique et votre
    propre peinture ?
    R.R. : Je ne vois aucune différence entre la peinture automatique et l’autre. En
    ce qui me concerne, je cherche délibérément à surpasser le message et à aller au-delà. Je voudrais faire un tableau créant une situation qui laisserait autant de place pour le regardeur que pour l’artiste.

    ENTRETIEN PARU DANS ARTS N° 821, 1962

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