Tiens, tiens, une comédie assumée d’Ozon avec une pléiade de comédiens, et des moyens dans les costumes et décors ! J’aime vraiment Ozon, mais il me déçoit tout de même très régulièrement, et là je reconnais que c’est un chouette divertissement, mais encore une fois ce n’est pas dingue et ça ne décolle pas vraiment.
Je suis un immense fan de Huit femmes. J’aime tout dans ce film : le jeu des comédiennes, ce film aux facettes aussi multiples que féminines, la mise en scène théâtrale, les décors assumés, le côté surréaliste des scènes chantées, ou l’alchimie parfait dans le style comédie macabre. Je rapproche aussi le film Potiche de ces deux films, et c’est marrant j’ai lu qu’Ozon les rapprochait aussi. Mais en relisant ma critique de l’époque, c’est fou car je pourrais écrire la même chose sur ce film-ci. Il me semble presque que la production est disproportionnée en regard de la qualité du résultat final.
Car on a en effet un casting superbe et impeccable, on a des décors années 30 superbes et des costumes sublimes. Mais il y a ce côté théâtre dans le jeu des comédiens et comédiennes qui semble terriblement affecté (la direction d’acteurs devait être claire à ce sujet), alors que le film ressemble à un vrai film avec des lieux multiples et des extérieurs (par rapport à Huit femmes). Et donc ça a sonné très faux pour moi, même si je savais que c’était tiré d’une pièce de théâtre.
Le film fait penser à une œuvre de Guitry, et je pense qu’Ozon a là encore posé un petit hommage sympathique, et je n’ai pas boudé non plus mon plaisir avec une histoire à la fois marrante et intrigante. Mais à mesure que le truc se poursuit, mon intérêt s’est carrément émoussé. Même si Huppert est toujours géniale, elle cabotine tellement qu’on a l’impression qu’elle joue dans un autre film (et Luchini n’est pas dingue pour cette fois). En revanche, et j’en ai été vraiment très impressionné, Danny Boon est incroyablement bon dans le film. Il joue merveilleusement bien et juste, et tellement mieux que tout le reste du casting.
Bref, un film qui se regarde, ce n’est pas un navet, mais qui n’est vraiment pas mémorable. Et encore une fois, je déplore une production bien plus ambitieuse que son résultat final.
