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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Parfums d’Orient à l’Institut du Monde Arabe

Il s’agissait de la grande exposition de l’Institut du Monde Arabe (par rapport à la plus petite avec Etienne Dinet), et j’étais dans les prolongations car nous sommes dans les tous derniers jours pour la voir. C’est vraiment l’exposition thématique typique de l’IMA, et en général ils réussissent à merveille ce genre d’exercice. Eh bien là encore, c’est une parfaite exécution et une exposition passionnante, intéressante, pédagogique et qui fleure bon !!

Car en plus de présenter des objets anciens, des œuvres plastiques contemporaines et des explications culturelles, le musée propose aussi de sentir les odeurs et parfums qui sont évoqués. Cela donne une visite très contextuelle et dont l’expérience est principalement olfactive, ce qui permet vraiment de comprendre ce dont on parle, et de susciter de vrais connexions entre ce qu’on visite et ce qu’on y sent (avec le nez).

On commence par la base, et par les éléments constitutifs des parfums d’Orient avec l’encens, l’ambre grise, le musc ou l’oud, et pour chacun on peut voir à quel point ces ressources antiques étaient prisées et la base des senteurs des peuples de l’époque. Mais surtout on peut les sentir, et c’est un expérience en tant que telle d’humer des odeurs aussi fortes, et qui sont des marqueurs comme les couleurs primaires le sont au milieu d’une palette aux milliers de couleurs. Ces substances olfactives, avec à côté des fleurs qui complètent le répertoire de l’époque (oranger, jasmin et safran), sont les bases de toutes les senteurs “composées” et sont encore aujourd’hui des éléments essentiels à l’industrie du parfum.

On voit d’ailleurs des objets qui illustrent aussi ces antiques pratiques, que ce soit avec une tablette cunéiforme qui donne une recette de parfum.

Ou ce bas relief égyptien qui décrit le processus de fabrication du parfum.

On va aussi passer par des endroits avec des évocations très fortes, mais sans odeur cette fois. J’ai beaucoup aimé cette série de photographie (dont celle en tête du post) grand format (échelle 1:1) qui nous immerge dans des échoppes où la simple vision nous permet presque de sentir les épices qu’on y trouve.

On passe ensuite à des périodes encore antiques puis moyenâgeuses, avec des améliorations techniques majeures et géniales qui permettent de distiller des essences et d’inventer de nouveaux parfums indispensables au monde entier.

On a aussi quelques éléments plus culturels sur les hammams et leur lot de senteurs, et même de “socques” que certaines Drag-Queens ne rechigneraient pas à porter en boîtes. ^^

Bref l’exposition est d’une immense richesse, et fait aussi le pont avec des représentations plus occidentales et chrétiennes, comme cette statue de Marie-Madeleine qui est justement reconnaissable par l’attribut du vase de nard.

Il y a aussi de la place pour les épices, et quelques œuvres contemporaines que j’ai bien aimé qui célèbrent la cuisine orientale et ses odeurs appétissantes. Au-delà des choses à sentir, il y avait cette sorte de mandala de sable qui est réalisé en épices orientales et dans une forme traditionnelle de pavements palestiniens. L’œuvre est évidemment éphémère et évoque là la fragilité du peuple palestinien…

Je trouve toujours assez génial ces expositions thématiques qui mêlent art antique et moderne, artisanat et cultures immatérielles, et là pour les parfums c’était particulièrement idoine d’essayer d’ajouter une dimension plus abstraite encore aux odeurs. Je suis sûr que ça a encore dû être un “hit” de fréquentation pour le musée, et c’est tellement mérité.

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