J’ai relu pour la énième fois ce livre que j’avais déjà évoqué avant. En effet, quand je l’avais découvert, j’avais eu une sorte de révélation, étonnement et soulagement. « Révélation » car je ne pensais pas que je pourrais lire quelque chose qui résumerait aussi simplement et avec une acuité redoutable ce que j’avais en moi, « étonnement » car le mec qui avait écrit cela était un empereur romain né 2000 ans avant moi, et « soulagement » car je me sentais moins « seul dans ma tête ».
Je n’ai pas l’impudence et l’orgueil démesuré de me comparer à tel homme, et quand je relis aujourd’hui ce bouquin, j’y vois aussi toutes les erreurs, les inepties, les jugements à l’emporte-pièce, les dangereux raccourcis, les valeurs spécieuses (du moins que je ne partage pas) et les conséquences négatives de l’application draconienne d’un tel système philosophique (le Stoïcisme). Mais j’aime foncièrement ce petit manuel et j’admire cet homme pour ce qu’il a laissé derrière lui.
Il est composé de différents livres qui regroupent des éléments de réflexion philosophiques. Ce n’est pas vraiment un texte chronologique ou thématique, il s’agit simplement pour lui de jeter de manière éparse ses pensées et opinions, une sorte d’introspection qui lui permet de réaffirmer ce en quoi il croit. Il évoque les qualités qu’il trouve chez ses maîtres ou sa famille, les comportements à adopter en face de telle ou telle situation, des exemples concrets auxquels il répond simplement, des maximes ou de courts aphorismes etc. Certains « chapitres » font quelques paragraphes mais la plupart ne sont qu’une ou deux phrases en forme d’assertion ou de syllogisme. Et certaines de ces phrases font mouche en moi de manière incroyable.
Ceux qui lisent mon blog depuis longtemps et mes amis proches comprennent très facilement en quoi je peux adhérer à un tel penseur. En effet, je prône et je pratique la tempérance dans beaucoup de domaine et surtout dans mes émotions, ainsi que le renoncement devant les choses que je ne contrôle pas, l’acceptation des actions de ces choses sur lesquelles je n’ai pas de contrôle. Autrement dit, je ne suis pas un adepte des déchaînements passionnels ou alors même si je m’y abandonne de temps à autre (notamment dans l’Amour), je retourne aussi vite que possible à un état stable, réfléchi, intérieur. Une certaine mesure, certainement pas celle aussi implacable de Marc-Aurèle, mais dont je rejoins certains principes. Et je ne me révolte pas contre les choses qui échappent à mon contrôle. C’est aussi pour cela que si je me fais larguer, cela ne m’affecte que modérément (être déprimé ne sert à rien, remuer dans tous les sens sur une décision qu’on n’a pas prise est inutile). Et que la mort ne me parait pas un phénomène teintée d’injustice mais un exercice de la Nature, à accepter (une fois qu’on s’est battu du mieux qu’on pouvait selon ses capacités).
On peut évidemment être faible et se trouver parfois victime de ses propres déchaînements intérieurs, mais au final on doit retrouver la maîtrise de soi, la paix intérieure et la confiance en son cheminement.
Je ne peux pas vraiment disserter sur le sujet, car je n’ai fait aucune étude de philo, et je ne peux pas replacer cette oeuvre dans un contexte philosophique de l’époque ou bien actuel. Il faut que je demande des cours particuliers avec un Nicolas prof de Philo ? :mrgreen: Donc tout ce que je peux exprimer c’est mon ressenti à moi, avec ses défauts, imperfections et ma candide sincérité en la matière.
Tiens, pour partager un peu de cette ingénuité, je vais recopier ce qui m’a « parlé » dans ce bouquin. J’ai marqué pas mal de pages et de phrases, nous verrons si cela résonne (raisonne ?) aussi en vous. ;-)
A suivre donc… je n’en ai pas encore fini avec le sujet. Hu hu.
T’as vu qu’Urobore pense à toi quand il suce ? (sinon, Marc-Aurèle, très bien :mrgreen:).
Je ne t’avais pas encore lu sous l’aspect stoïque ! pas besoin de faire des études de philo, cela s’acquiert avec l’âge (parfois)et ce n’est pas à la portée de tout le monde. Choisis bien ton prof.
C’est bon, c’est bon, putain c’est bon. Matoo, un vendredi ou un samedi soir, ton moi(s) sera le mien. :pompom:
Je n’ai pas l’impudence et l’orgueil démesuré de me comparer à tel homme, …
ET OUI, MAIS SI MARC-AU ETAIT EMPEREUR, MATOO POURRAIS L’ETRE AUSSI !
APRÈS LA TOGE, A QUAND LE TRONE ?