MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Inception

Christopher Nolan est une valeur sure depuis quelques années, un de ces cinéastes américains qui savent faire du blockbuster intelligent (bel oxymoron certes). Eh bien oui, ses deux Batman et ce film le prouvent vraiment, ce sont des films d’action en effet, mais qui ont un scénario qui tient la route, et en plus de cela il s’entoure de bons comédiens, et sait particulièrement bien tenir une caméra !! Je l’avais découvert via le cultissime “Memento”, et on retrouve dans ses films un univers et une manière de tourner bien caractéristiques.

Dans ce film, nous découvrons Leonardo DiCaprio qui est un professionnel de l’Extraction. Il s’agit d’une méthode qui permet de voler des secrets industriels en pénétrant dans les rêves des gens et en les manipulant dans leurs songes. A l’aide d’un anesthésiant et d’une sorte de machine qui relie les rêveurs, tandis que l’un est l’architecte du rêve, les autres peuvent ainsi déverser leur subconscient dans des rêves d’un réalisme troublant. On devine rapidement que Mr Cobb (Leonardo) a un problème avec son ex-femme décédée, Mall (Marion Cotillard), qui intervient dans une mission (onirique) et manque de la faire échouer. Cobb ne peut pas rentrer aux USA car il est recherché pour le meurtre de sa femme justement, et on lui propose de le blanchir en échange d’une Inception. L’inception est la faculté d’implanter une idée dans l’esprit d’un individu, idée qui devra germer et orienter durablement un choix décidé par autrui. La victime est Robert Fischer (Cillian Murphy), et pour lui implanter une idée nouvelle, il faudra mettre en place 3 niveaux d’imbrication de rêve. Cobb monte une équipe pour mener à bien cette mission, mais il est lui-même une crainte pour jouer dans des souterrains pareils du subconscient avec Mall qui cherche toujours à le ramener avec elle dans les limbes…

Une fois qu’on a saisi le principe, le film n’est pas très compliqué à comprendre, et Nolan prend une bonne heure pour simplement nous mettre dans l’ambiance, et nous enseigner les principes de ses rêves emboîtés. Ce qui est fou c’est que le film dure deux heures et demi, que l’intrigue met des plombes à s’installer, mais que le film n’est jamais chiant, ni même long. Je ne me suis jamais fait chier, et je trouve qu’un des grand talent de ce gars est aussi dans la gestion très fine du rythme de ses films, en plus de son habile mélange de genres. En revanche, j’avais lu des articles disant que c’était entre “Matrix” et “James Bond”, et je ne suis pas d’accord du tout. Si le film me fait penser à une chose c’est au culte “EXistenZ” de Cronenberg, on y retrouve les pods qui permettent de se connecter, et les imbrications d’univers virtuels, ainsi que la tentation de devenir accroc à ces vies “rêvées”.

Une fois la partie apprentissage terminée, le film nous entraîne dans ses divers niveaux de rêve, et là on reconnaît le génial scénario qui permet trois court-métrages dans le grand, avec une liberté incroyable pour l’auteur de passer d’un univers distinct à l’autre. Le film d’action peut alors commencer avec son lot d’adrénaline, de cascades, d’effets spéciaux et de rebondissements. Rien à dire, tout cela est propre et bien ficelé, tout à fait plaisant au demeurant. Outre cela, il faut aussi saluer la pléiade de comédiens et comédiennes avec de très bons DiCaprio et Cillian Murphy (comme d’habitude), une très efficace Ellen Page (vue dans Juno) et un génial Joseph Gordon-Levitt (vu dans Mysterious Skin ou Brick). La découverte du film, en tout cas concernant le volet physique et purement “rhaaaa lovely”, revient à Tom Hardy et sa bouche à tomber par terre. Huhu.

J’ai été sincèrement épaté par la performance de Marion Cotillard qui a le rôle le plus casse-gueule qui soit, elle est tout de même une rémanence subconsciente d’un gars, une sorte d’allégorie vengeresse de l’amour et doit ainsi jongler entre épouse éplorée et Érinye en rage. Eh bien chacune de ses interventions est juste et crédible, elle est émouvante, d’une beauté hallucinante et ne fait jamais bécasse ou figurante inutile, ce qui était franchement un risque.

Le film n’est pas un chef d’oeuvre du 7ème Art, mais il tient la dragée haute à tous les blockbusters débiles que l’on voit à longueur d’année. Le film est un excellent divertissement, tout en proposant une bonne histoire, des effets spéciaux à couper le souffle, et de bons acteurs. Eh bien, on ne va pas non plus en demander beaucoup plus…

Inception

Juno

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  • J’ai vu hier ce film, ça tombe bien… Et la première réflexion que j’ai faite, c’est justement “c’est le Nouveau Matrix à la sauce James Bond”. J’ai apprécié l’idée du scénario, mais les effets spéciaux ne sont pas à la hauteur et l’histoire est trop longue à s’installer, on aurait pu raboter une demi-heure. Bref, du divertissement intelligent mais faut pas creuser.

  • @Laurent “l’histoire est trop longue à s’installer, on aurait pu raboter une demi-heure”

    Avec Inception, la majorité des gens ont découvert le principe de récursivité. Toi tu es familier avec ce concept, mais le réalisateur a du se dire qu’il ne fallait pas trop brusquer son public et a entendre les commentaires autour de moi, il semblerait que c’était pas de trop. Combien de fois j’ai pu ouïre “Je n’ai rien compris à ce film” …

    @Matoo je partage presque totalement ton point de vue excepté pour Ellen Page dont je n’ai pas vu l’intérêt scénaristique, seulement l’interêt économique en vue payer moins de taxe en France :)

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